Chirurgiens-dentistes : comment améliorer son bien-être ?
Le stress est un fléau qui ravage le 21eme siècle. Selon une étude, 49% des salariés se disent être stressés par leur travail.
Selon le Bureau International du Travail, la profession de chirurgiens-dentistes fait partie des professions les plus ravagées par le stress.
D’après une étude menée par le CNO, 96,4% des chirurgiens-dentistes ont déjà vécu une situation stressante.
Le stress : de plus en plus présent dans les cabinets dentaires
Le stress: un mécanisme commun à tous les individus
Selon Euphytose, le stress est un ensemble de réactions produites par l’organisme afin de s’adapter à une situation. Pour ce faire, le corps humain réagit par des mécanismes biologiques, tels que la sécrétion de certaines hormones, ainsi que des mécanismes psychologiques, comme la mise en place de stratégies de défense.
Le stress peut également être dû à une difficulté à gérer les tensions physiques et/ou psychiques. Ainsi, ce mécanisme est une figure de déséquilibre entre la perception des contraintes qui lui sont imposées par son activité, par son environnement ainsi que la perception des compétences dont il dispose pour les affronter. Le mécanisme lié au stress fut évoqué pour la première fois par l’endocrinologue canadien Hans Selye en 1925.
Les principaux facteurs de stress
Les professionnels de la santé bucco-dentaire font face à de nombreux facteurs générateurs de stress. Selon une enquête menée par Rebecca ROMOKH VALENSI dans le cadre de sa thèse “Les sources de stress au cabinet dentaire éprouvé par le chirurgien-dentiste” : nous retrouvons les facteurs de stress suivants :
- La gestion du temps
- La gestion des conflits
- L’annonce de mauvaises nouvelles
- La mutation de la profession
- Les réactions des patients
- La gestion de l’argent
- Le stress environnemental du cabinet dentaire
La gestion du temps
La gestion du temps est le principal facteur de stress. En effet, un planning mal géré ou trop chargé peut être source de stress pour le praticien. La gestion des durées d’intervention, la gestion des urgences, les retards et absences des patients, sont tout autant de facteurs anxiogènes pour les praticiens. En effet, le temps qu’il doit consacrer aux soins des patients est compté. D'ailleurs, s’il prévoit une séance avec des soins sur plusieurs dents, il pourra fixer un certain temps pour chaque dent, à ne pas dépasser.
La gestion du temps est très importante pour les chirurgiens-dentistes, c’est la raison pour laquelle elle génère autant de stress.
Les retards et les annulations
Il existe plusieurs types de retards :
- le retard du patient
- le retard du praticien
Tous les retards sont sources de stress pour le chirurgien-dentiste.
Lorsqu'un patient est en retard, le praticien l’attend, plus ce dernier attend et moins il ne reste de temps pour réaliser les soins.
Le professionnel peut également prendre du retard si la réalisation des soins est plus complexe que prévu, en intégrant une urgence dans son planning, par exemple. Tous ces facteurs sont des sources de stress pour le praticien.
Certains chirurgiens-dentistes préfèrent prendre en charge le patient tout en lui expliquant les répercussions de son retard. D’autres préfèrent quant à eux, annuler le rendez-vous.
Attention: le chirurgien dentiste est un professionnel de santé, s’il ne prend pas le temps nécessaire pour un patient cela dégradera son image.
- Nos recommandations :
Afin de mieux gérer les retards et les annulations, nous vous recommandons de raisonner en termes de durée du soin à réaliser. En effet, si les soins sont relativement simples et rapides, vous pourrez prendre le patient entre deux, en fin de matinée ou en fin d’après-midi. Il est également fortement recommandé de bien expliquer en amont du rendez-vous, vos pratiques et les conséquences d’un éventuel retard.
Les urgences
Les urgences représentent le deuxième facteur principal de stress du chirurgien-dentiste. En effet, s’il ne prévoit pas de temps initial dans sa journée, il sera tenté de placer l’urgence entre deux rendez-vous initiaux et ainsi désorganiser toute sa journée. Cette désorganisation peut également engendrer le mécontentement des patients arrivés à l’heure voir en avance pour leur rendez-vous.
- Nos recommandations :
Pour limiter la désorganisation totale de votre planning et réduire les sources de stress, nous vous recommandons de prévoir régulièrement trente à soixante minutes pour les urgences.
La gestion des conflits
Un rapport publié par le conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes met en avant quelques grands facteurs créant des conflits. Ces derniers sont dans la plupart des cas causés par un manque d’information, une mauvaise compréhension ou une augmentation du prix du traitement.
Tout conflit, qu’il soit majeur ou local est en réalité une source de stress pour le praticien.
- Nos recommandations :
Dans le cas où vous êtes face à un litige ou à une plainte portée par le patient, vous devez impérativement prendre du recul. D'ailleurs dans la plupart des cas, communiquer avec le patient réduit la probabilité que ce dernier porte plainte et permet une résolution des problèmes sans poursuites judiciaires. En effet, selon ONCD en 2016 , sur 3457 plaintes, 80% ont été résolues à l’amiable.
Les agressions et les violences
L’insécurité dans les cabinets dentaires est également une source de stress. En effet, les agressions physiques et verbales entravent considérablement le bien-être des chirurgiens dentistes. En outre, l’ONVS ( l’Observation Nationale des Violences en milieu de Santé) a recensé 115 incidents en cabinets dentaires en 2015 et 85 en 2016. Nous notons que dans les 85 faits de violences déclarés, 9 ont été considérés comme des faits aggravés.
Selon l’Observatoire de la sécurité des praticiens de l’Ordre, en 2017 il y aurait eu 121 déclarations d’incident en cabinets dentaires.
- Nos recommandations :
Nous recommandons d'être attentifs et de signaler le plus tôt possible, un patient agressif et/ ou sur les nerfs.
Il ne faut pas banaliser les incivilités, les injures, les actes de malveillance qui pourraient être considérés comme mineurs, mais qui nuisent considérablement à l’ensemble de l’équipe dentaire.
Selon le code de la Santé, un chirurgien-dentiste peut tout à fait refuser de soigner un patient.
"Si le chirurgien-dentiste se doit de soigner avec la même conscience tous ses patients, il a toujours le droit de refuser ses soins pour des raisons personnelles ou professionnelles, hors le cas d'urgence où il manquerait à ses devoirs d'humanité" (articles R4127-211 et R4127-232 du Code de la santé publique).
Le refus de soins peut être justifié en cas de perte de confiance réciproque à la suite de relations conflictuelles qui empêcheront la poursuite des soins dans un climat serein.
Le refus de soins devra respecter certaines conditions :
- Il ne doit pas être fondé sur des motifs discriminatoires.
- Il doit être justifié par des exigences essentielles et déterminantes sur la qualité, la sécurité et l’efficacité des soins.
- Il suppose une information appropriée du patient.
- Il convient de s’assurer de la continuité des soins.
Comment vaincre le stress et ameliorer sa posture ?
Prennez un moment pour vous et respirez !
- La respiration abdominale :
La respiration abdominale permet d'apaiser les troubles digestifs liés notamment au stress. Elle soulage également les angoisses et la fatigue.
Dans des moments de stress, respirez à pleins poumons, plusieurs fois. Cette technique permet de chasser les tensions et de libérer les émotions négatives.
- Les techniques de relaxation :
Il exite de nombreuses techniques de relaxation efficace pour se détendre. Ainsi vous pouvez, vous mettre dans une pièce seule dans le calme, fermer les yeux et respirer calmement tout en vous vidant la tête.
La méditation est une pratique vous permettant d'accorder une pause à son esprit. Elle améliore les capacités d'abstraction et permet de lutter contre l'anxiété et le stress. La méditation est extrêmement efficace et permet de lâcher-prise !
Faites une activité physique et sportive !
L'activité physique est bénéfique pour tout individu. Elle agit sur plusieurs leviers :
- La diminution du stress
- La limitation des conséquences liées au stress
De nombreux sports disposent d'effets déstressants. Dans ces sports l'on retrouve notamment :
- Le Yoga
Le Yoga est une activité physique qui combine des moments de forte respiration et des périodes calmes. Cette combinaison réduit le stress et diminue la fréquence cardiaque et la tension artérielle.
Le Yoga est le sport parfait pour se recentrer sur soi-même, libérer son esprit et relâcher son corps . Le Yoga permet de mieux gérer les situations stressantes.
- La Course à pied, le vélo et la marche
La course à pied, le vélo et la marche sont des activités en plein air, elles libèrent votre esprit et chassent les pensées négatives.
Durant l'activité physique, le corps libère des endorphines, ce mécanisme donne au sportif une sensation de bien-être, d'apaisement et de calme intérieur.
La course à pied et la marche, par exemple, vous permettent d'améliorer le cardio et de libérer les tensions présentes au niveau du dos, des épaules et du cou.
- L’équitation
Parce qu’elle implique la collaboration avec le cheval, animal très émotionnel, l’équitation oblige le cavalier à savoir observer son comportement et à dompter ses propres émotions négatives pour éviter de les lui transmettre. Pour cela, il faut d’abord être capable de calmer son stress et à être dans l’instant, à l’écoute de sa monture.
- Les sports aquatiques et nautiques
Les activités aquatiques font travailler vos muscles sans aucune sensation d'efforts. De plus, l'eau a un effet massant, qui détend les muscles du corps. Ainsi, les crispations liées au stress diminuent considérablement jusqu'à disparition totale.
Pour réduire votre stress de façon optimale, il est recommandé d'en pratiquer 30 minutes par jour, 5 fois par semaine.
Comment améliorer sa posture ?
Le British Dental Journal a publié une étude montrant que les troubles musculosquelettiques sont la première cause de retraite anticipée chez les professionnels de santé bucco-dentaire et les chirurgiens-dentistes.
Les praticiens sont souvent affectés au niveau du bas du dos, des mains et des épaules. Les symptômes de ces troubles sont souvent difficiles à détecter.
En cause, de nombreux facteurs, par exemple, le fait de rester assis ou debout durant de longues heures, en adoptant une posture penchée assez longtemps. La prise de pauses peu fréquentes est également un facteur de risque.
Il n’est jamais trop tard pour prendre de bonnes habitudes et ainsi améliorer sa posture.
Nous partageons avec vous des actions simples à réaliser au quotidien afin de réduire les blessures et douleurs.
- Le choix du tabouret est très important. Il est préconisé d’utiliser un tabouret avec un soutien lombaire. Dans l’idéal, il faudrait que vous soyez assis avec les pieds à plat et les cuisses inclinées vers le bas.
- La position du patient permet de déterminer la posture que vous serez amené à prendre. Nous vous recommandons de positionner vos patients de façon à ce que vous n’ayez pas besoin de trop vous pencher soit environ 35cm, et ainsi éviter les tensions du cou et du dos.
- Maximiser l’éclairage au niveau de la zone de soins. En ayant un éclairage optimisé, vous réduirez la fatigue oculaire ainsi que les postures trop inclinées.
- Utiliser des lunettes ou des loupes, elles vous permettront de ne pas trop vous pencher.
- Réservez quelques minutes dans votre journée pour réaliser des étirements. Ces derniers détendront les muscles les plus sollicités et soulageront d'éventuelles douleurs.